Les Rues d’Aix
ou recherches historiques sur l’ancienne capitale de Provence
par Roux-Alpheran en 2 tomes 1848 et 1851
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RUE MAZARINE
LLE prend encore son nom de l’archevêque Michel Mazarin duquel nous avons parlé si souvent. Une partie seulement de la ligne méridionale comprise entre les rues Saint-Jacques et Saint-Lazare, est occupée par de fort belles maisons, indépendamment de l’ancienne église des Feuillans et des hôtels de la Tour-d’Aigues et de Galliffet dont nous avons fait mention précédemment. Dans le reste de la rue, c’est-à-dire, sur toute sa ligne septentrionale, ce ne sont que remises et écuries des maisons et hôtels situés le long du Cours, depuis la rue de la Monnaie jusqu’au rempart, au couchant de la ville.
Un dénombrement très curieux 1 des maisons qui existaient lors de la peste de 1720 et 1721 et des habitants qui les occupaient, nous apprend que celle qui appartient aujourd’hui à l’honorable M. Louis de Clapiers, de Brignoles, établi à Aix depuis peu d’années, était possédée à cette époque par un M. de Châteauneuf. Mais qui était ce particulier ? Nous n’avons pu le découvrir. Quel qu’il ait été, sa maison fut entièrement reconstruite à neuf et mise dans l’état où nous la voyons, vers le milieu du siècle dernier par Esprit Dedons de Pierrefeu, chevalier de Saint-Louis, maréchal des camps et armées du roi, mort en 1757. Ce militaire était frère de François-Hyacinthe Dedons, marquis de Pierrefeu, etc., premier consul d’Aix, procureur du pays de Provence, de 1747 à 1753, auquel, ainsi qu’à ses collègues, Esprit Devooux, géomètre, et Honoré Coussin graveur, dédièrent leur plan géométral de la ville et des dehors d’Aix, publié en 1753. 2 Cette maison, entièrement construite en pierres de taille et dont la distribution intérieure est si bien entendue, fut vendue, en 1805, par le petit-neveu du fondateur, ci-devant conseiller au parlement, à madame la comtesse de la Tour-du-Pin, née de Raffelis, en qui vient de s’éteindre la noble et ancienne famille des Raffelis-d’Agoult, seigneurs de Rognes et de Valfère. C’est de cette dame que M. de Clapiers l’a acquise en 1841. La princesse Marie-Béatrix d’Est, fille unique du duc de Modène et femme de l’archiduc de Milan, 3 étant venue à Aix en 1784 pour prendre les eaux de Sextius, logea dans cette belle maison avec son auguste époux et toute leur suite.
La maison ou, si l’on veut, l’hôtel de Marignane, connu par le séjour qu’y fit le célèbre Mirabeau qui s’y maria, suit immédiatement celle dont nous venons de parler. Bâtie dans les dernières années du XVIIe siècle par ces mêmes François et Marc-Antoine d’Albert, père et fils, conseillers au parlement, que nous avons cités plus haut et que nous citerons encore ci-après, 4 elle fut acquise, en 1705, par Catherine de Maurel veuve de François de Boyer, seigneur de Bandol, conseiller au parlement, puis président à la cour des comptes, dont le fils François II de Boyer de Bandol, conseiller, ensuite président au parlement, la revendit, vers 1745, à Joseph-Marie de Covet, marquis de Marignane et des Iles d’Or, etc., lieutenant-général des armées du roi, commandeur de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, mort en 1751.
Emmanuel-Anne-Louis de Covet, son fils, marquis de Marignane, etc., guidon des chevau-légers de la garde du roi, dernier consul d’Aix, procureur du pays de Provence en 1768 et 1769 , n’eut de Mabile de Maliverny qu’il avait épousée en 1751, 5 qu’une fille, Marie-Marguerite-Emilie, mariée dans l’hôtel dont nous parlons, le 23 juin 1772, à Gabriel-Honoré de Riquetti, comte de Mirabeau, duquel elle fut séparée depuis. L’histoire du procès qui amena cette séparation et celle du fameux tribun, député du Tiers-Etat d’Aix, en 1789, aux Etats-généraux du royaume qui se constituèrent bientôt en assemblée nationale, est trop connue pour que nous en parlions ici. Nous citerons cependant une anecdote que nous croyons inédite et dont nous pouvons garantir l’authenticité.
Mirabeau, prétendant à la main de mademoiselle de Marignane, que le père de cette demoiselle refusait de lui donner en mariage, attendu l’irrégularité de la conduite de ce poursuivant, gagna une femme de chambre qui lui ouvrit furtivement la porte de l’hôtel dès le point du jour. Il alla aussitôt se placer en manches de chemise, le col débraillé et en caleçon, à l’une des fenêtres qui éclairent l’escalier, du côté de la rue, se montrant ainsi presque nu aux regards de tous les passants. Le marquis de Marignane s’étant réveillé au bruit que faisait à dessein Mirabeau en adressant la parole à l’un d’eux, accourut et, croyant voir un séducteur de sa fille, il lui lança quelques propos amers auxquels celui-ci répondit froidement : » Monsieur le marquis, mademoiselle votre fille sera demain ma femme ou ma .. … » Le mariage fut célébré en effet quelques jours après.
La superbe maison ou plutôt l’hôtel qui suit celui de Marignane et à laquelle est joint un magnifique jardin complanté en marronniers et en tilleuls, est une des plus fécondes de cette ville en souvenirs historiques. Elle fut bâtie vers la fin du XVIIe siècle ou dans les premières années du XVIIIe, par Pierre de Ricard, seigneur de Saint-Albin, assesseur d’Aix en 1705, ensuite président à la chambre des enquêtes du parlement, mort en 1748.
Sur la fin de ses jours , n’ayant point d’enfants et trouvant cette maison trop vaste pour lui seul, il y reçut comme locataires le marquis de Vibraye et sa femme, fille du second lit du comte de Grignan et sœur consanguine de Pauline de Simiane dont nous parlerons ci-après. Ces nobles époux , desquels nous possédons quelques lettres autographes écrites dans cette maison en 1728, ayant quitté cette ville, Louis-Palamède de Forbin, marquis de Soliès, vint occuper plus tard leurs appartements et y mourut le 2l mai 1743, à l’âge de quatre-vingt-un ans. En lui s’éteignit la postérité masculine du grand Palamède de Forbin, l’ami et le principal ministre du bon roi René et de Charles III, dernier comte de Provence de la maison d’Anjou : car tout ce qui porte aujourd’hui le nom de Forbin, descend du frère aîné du grand Palamède, Jean de Forbin, seigneur de la Barben, dont les enfants et les petits-enfants ont fait depuis lors plusieurs branches, les principales desquelles subsistent encore, qui sont les marquis de Janson, les seigneurs de la Barben, les marquis d’Oppède et les marquis des Issarts, longtemps connus sous le nom de seigneurs de Sainte-Croix. 6 Les seigneurs de la Barben furent institués les héritiers de ce Louis-Palamède et recueillirent ainsi le marquisat de Soliès et les droits du testateur sur le marquisat de Pont-à-Mousson en Lorraine. 7
Claude-François-Palamède de Forbin-la-Barben, qui fut cet héritier institué, acquit, en 1756, de Pierre de Ricard Saint-Albin la maison dont nous parlons, et son fils la revendit, en 1774, à Pierre-Simphorien de Pazéry, seigneur de Thorame et de Porcieux, conseiller au parlement, qui mourut en 1793. Un frère et deux fils de ce savant magistrat, tous natifs d’Aix, avaient reçu la palme du martyre, à Paris, l’année précédente, et doivent être placés au rang des saints confesseurs de la foi de J.-C., savoir :
Pierre-François de Pazéry-Thorame , né le 16 mars 1735, grand-vicaire de l’archevêque d’Arles au moment de la révolution. 8
Joseph-Thomas de Pazéry-Thorame, né le 18 avril 1751,chanoine de Blois et grand-vicaire de l’évêque de Lizieux à la même époque.
Jules-Honoré-Cyprien de Pazéry-Thorame, né le 16 septembre 1763, grand-vicaire de l’évêque de Toulon dans le même temps.
Ce dernier et son oncle le grand-vicaire d’Arles s’étaient réfugiés à Paris, auprès du vénérable archevêque d’Arles, Mgr. Jean-Marie Dulau, membre de l’assemblée nationale constituante, ayant été forcés d’abandonner leurs postes lorsque les prêtres constitutionnels ou assermentés s’en furent emparés. Le chanoine de Blois, instruit qu’ils couraient des dangers, partit aussitôt pour la capitale, résolu de partager leur sort quel qu’il pût être. Lors de l’affreuse journée du 10 août 1792, tous les trois furent arrêtés en effet et conduits au couvent des Carmes de la rue de Vaugirard où furent aussi incarcérés Mgr. Dulau, d’autres évêques et une foule de prêtres demeurés fidèles au Saint-Siége. On sait que le 2 septembre suivant une troupe de brigands s’emparèrent du couvent, ainsi que de l’abbaye Saint-Germain et des autres maisons où se trouvaient aussi renfermés un grand nombre de prêtres et firent une horrible boucherie de ceux-ci, les égorgeant à coups de sabres ou de poignards, ou les assommant à coups de haches ou de massues, aux pieds des autels et tandis que ces innocentes victimes pardonnaient à leurs bourreaux et priaient pour eux.
La description de ces scènes d’horreur se trouve dans toutes les histoires de la révolution française, et nous n’essayerons pas d’en retracer ici le souvenir. Il nous suffira de rappeler ce que dit l’abbé Barruel de ces mal heureux abbés de Thorame : » du nombre des victimes furent encore les trois prêtres Thorame, trois frères, tous les trois estimables par leurs talents, tous les trois charmants par la douceur de leur caractère, tous les trois édifiants pat leur zèle, par leur piété. « 9
M. André Pazéry, professeur en droit à l’université , né en 1721, frère du premier et oncle des deux autres de ces saints personnages, fut un des jurisconsultes les plus savants et les plus renommés de son temps. Assesseur d’Aix en 1762 et 1763, il avait été syndic de robe du corps de la noblesse de Provence cinq ans auparavant, et fut plusieurs fois député à la cour pour le soutien des affaires du pays. Il mourut en 1807, dans la maison dont nous parlons.
Madame de Ribbe, née de Miollis, ayant acquis cette maison en 1830 , eut le bonheur d’y recueillir son vénérable frère l’évêque de Digne, lorsque celui-ci se démit des fonctions épiscopales en 1838. C’est là que ce saint prélat 10 rendit le dernier soupir le 27 juin 1843, à trois heures après-midi, à l’âge de quatre-vingt-dix ans et neuf jours. Ce jour fut un véritable deuil pour la ville d’Aix. Le corps du défunt ayant été embaumé, fut exposé sur un lit de parade, revêtu de ses habits pontificaux, dans la chambre où il était mort, jusqu’au 30 juin qu’il fut transporté dans l’église métropolitaine de Saint-Sauveur, ou une foule immense d’habitants l’accompagnèrent avec la plus grande dévotion. Dans cette chambre comme dans cette église et jusqu’au 5 juillet, il fut constamment visité par les fidèles qui déjà le vénéraient comme un saint et ne se retiraient qu’après lui avoir fait toucher quelque objet de dévotion. La haute piété de Mgr. de Miollis avait été en effet telle dans tout le cours de sa vie, qu’il n’est guère permis de douter qu’il ne soit un jour admis par l’église au nombre des saints et honoré comme tel.
» Vous venez, messieurs, » dit Mgr. Bernet, archevêque d’Aix, en présence de Mgr. Michel, évêque de Fréjus, et de Mgr. Rey, ancien évêque de Dijon, à MM. les ecclésiastiques chargés par Mgr. l’évêque de Digne 11 de venir chercher les précieuses dépouilles du défunt pour les transporter à Digne, » Vous venez prendre ses restes que je pourrais appeler les reliques d’un saint. Elles sont à vous, puisqu’il les a léguées à sa chère église de Digne ; mais il ne faut rien moins, je vous assure, que son expresse volonté pour que je consente à les voir s’éloigner de cette église qui eut les prémices de son ministère, où sa mémoire a toujours été bénie, et où elles auraient été conservées comme un gage de protection et de salut. »
M. l’abbé L..J. Bondil, chanoine théologal de la cathédrale de Digne, a fait imprimer 12 le Discours sur la vie et les vertus de monseigneur de Miollis, évêque de Digne, qu’il prononça dans l’église de Saint-Jérôme, le 12 septembre 1843, à l’issue de la retraite pastorale, dans lequel sont rappelées toutes les circonstances de la vie du saint prélat, depuis sa naissance jusqu’à sa mort. Nous renvoyons nos lecteurs à cet intéressant et consciencieux discours où nous puiserons toutefois l’anecdote suivante qui ne fait pas moins d’honneur à la piété qu’au courage civil de Mgr. de Miollis.
» Napoléon, dit M. l’abbé Bondil, pag. 136, voulut, avant l’ouverture de cette assemblée (le concile national qu’il avait convoqué en 1811), entretenir en particulier quelques-uns des prélats qui devaient la composer. La simplicité évangélique de Mgr. de Miollis fesait espérer à l’ambitieux dictateur qu’il lui serait facile de lui faire illusion sur ses dangereux projets ; il l’entretint longuement et s’efforça de colorer de motifs spécieux sa révolte contre le chef de l’église. – Sire, dit le prélat qui l’avait écouté fort attentivement, je suis dans l’habitude de ne prendre aucune décision importante sans avoir consulté le Saint-Esprit ; je vous demande un peu de temps. – Eh bien faites, dit Napoléon, et vous me direz demain ce que vous aurez résolu. Le lendemain, l’empereur aborda de nouveau Mgr. de Miollis. – Eh bien , M. l’évêque, que vous a dit le Saint-Esprit ?- Sire, pas un mot de ce que Votre Majesté a bien voulu me dire hier. «
Une dame Alphonsine de Rissy, femme d’un Joseph de Novarin, seigneur de Longchamp, sur lesquels nous n’avons rien à rapporter, vendit, en 1712, à Balthazar de Bézieux la maison qui suit celle de madame de Ribbe, faisant angle dans la rue Saint-Lazare, et qu’elle avait probablement fait bâtir depuis peu d’années.
Balthazard de Bézieux, seigneur de Valmousse, né à Aix, le 24 juillet 1655, fut reçu avocat du roi au bureau des finances de Provence en 1679, et fut ensuite assesseur d’Aix, procureur du pays en 1692. Il acquit, l’année suivante, une charge de président à la chambre des enquêtes du parlement et se distingua dans ces diverses fonctions par ses profondes connaissances et son intégrité. Une sédition ayant éclaté à Saint-Rémy en 1718, le parlement le commit pour se transporter sur les lieux, et il fit punir les plus mutins, les autres s’étant soumis dès qu’on avait appris l’arrivée de ce magistrat. Il mourut le 16 mai 1722, laissant un grand nombre de manuscrits importants sur le droit, l’un desquels fut imprimé à Paris, en 1750, en un volume in-folio par les soins de Sauveur Eyriès, avocat au parlement d’Aix. C’est un recueil d’arrêts notables qui fait suite à ceux publiés par Boniface. 13
Joseph-Alexandre de Bézieux, fils du précédent, comme lui seigneur de Valmousse et président aux enquêtes, né en 1699, mourut en 1751, avec la réputation d’avoir été un aussi bon magistrat que son père, et ne laissa qu’un fils, Jean-Alexandre, conseiller au parlement. Celui-ci mourut au mois d’août 1774 sans avoir été marié et fut le terme de cette honorable famille, originaire de Picardie et connue à Aix depuis un Jacotin de Bézieux qui s’y était établi dans les premières années du XVIe siècle. On assura dans le temps que Jean-Alexandre avait mis fin lui-même à ses jours, dans la maison dont nous parlons, et que son valet de chambre ayant eu la présence d’esprit de fermer toutes les portes aussitôt que le coup de pistolet fut entendu, avait ainsi prévenu les suites fâcheuses de ce déplorable accident dont la cause ne fut nullement recherchée par les magistrats. Ceux-ci crurent sans doute ne devoir pas aggraver la douleur de la sœur unique du défunt, Anne-Ursule de Bézieux, personne d’un grand mérite et de la plus haute piété qui mourut deux ans après, ayant institué l’hôpital de la Miséricorde d’Aix, pour son héritier universel ; car, d’après les lois d’alors, les biens d’un suicide étaient confisqués au profit du roi, et son cadavre livré à un traitement ignominieux.
1 Manuscrit de la bibliothèque Méjanes, n° 849. Retour
2 Voyez notre 1er vol. pag. 328, plan n° VII. Retour
3 Ferdinand-Charles-Antoine, archiduc d’Autriche, gouverneur de la Lombardie autrichienne, frère de l’empereur d’Allemagne, Joseph II, et de l’infortunée reine de France, Marie-Antoinette. Retour
4 Voyez ci-dessus, pag. 216, et plus bas rue Saint-Michel. Retour
5 Voyez ci-dessus, pag. 39. Retour
6 Les Forbin, seigneurs de Gardanne, qui avaient fait aussi plusieurs branches, toutes éteintes aujourd’hui, descendaient d’un second frère du grand Palamède, Jacques de Forbin-Gardanne, quatrième aïeul du comte de Forbin, amiral du roi de Siam, etc. Retour
7 Voyez notre 1er vol., pag. 591. Retour
8 Il prononça, le 10 novembre 1782, dans l’église paroissiale de Lambesc et en présence de l’assemblée des communautés alors réunies audit lieu, l’oraison funèbre de M. le prince de Marsan, gouverneur de Provence, laquelle fut ensuite imprimée à Aix chez David, in-8°. Retour
9 Histoire du clergé pendant la révolution française, par M. l’abbé Barruel, aumônier de madame la princesse de Conti. Edition augmentée ; Londres, imp. de Baylys, Greville – Street, 1800, deux vol. in-12, tom. II, pag. 58. – On voit que l’auteur commet une erreur en fesant du premier des trois abbés de Thorame, le frère et non pas l’oncle des deux autres. Retour
10 Charles-François-Melchior-Bienvenu de Miollis, né à Aix le 19 juin 1753, sacré évêque de Digne, à Paris, le 13 avril 1806. – Voyez notre 1er vol. pag. 54. Retour
11 Mgr Sibour sacré évêque de Digne dans l’église métropolitaine de Saint-Sauveur, à Aix, le 25 février 1840. Retour
12 A Digne, chez madame veuve Guichard, 1843, in-8° de 291 pag. Retour
13 Voyez le Dictionnaire des hommes illustres de Provence, in-4°, par Achard, 1re partie, pag. 221 et suiv., et la Biographie universelle de Michaud, tom. X, pag. 625. Retour