Les Rues d’Aix – Rue Vivaut


Les Rues d’Aix
ou recherches historiques sur l’ancienne capitale de Provence
par Roux-Alpheran en 2 tomes 1848 et 1851
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RUE VIVAUT

EAN VIVAUT et Annibal Vivaut, son fils seigneur du Rouret, ont donné leur nom à cette rue qu’ils habitaient pendant le XVIIe siècle. Les Perrin 1 y demeuraient à la même époque et de là vient que bien des gens la connaissent encore sous le nom de ceux-ci. Plus anciennement on l’appelait la rue Sarrille, à cause d’une autre famille qui y avait logé, et avant les Sarrille, elle était peuplée de Juifs. 2 Voici les noms de quelques-uns d’entre eux que nous avons trouvés dans les écritures des anciens notaires : Vital Trugi, en 1354 ; Signoret Natam, en 1368 ; Jacob Bondi, en 1375 ; Vital de la Garde, syndic des Juifs, en 1418. La synagogue était située, en 1472, dans la maison qui fait le coin de cette rue et de celle de la Juiverie ou de la Verrerie dont nous parlerons ci-après. Les Juifs avaient une école dans la même maison pour l’éducation de leurs enfants, ainsi qu’il est dit dans l’acte de reconnaissance ou titre nouvel d’une redevance annuelle ou cense de deux sols, qu’ils supportaient en faveur du chapitre de Saint-Sauveur. Leurs syndics reconnurent par le même acte, en faveur du même chapitre, une cense de trois sols et d’une livre de poivre payable aux fêtes de Pâques, qu’ils supportaient à cause de leur cimetière. 3

1 Jean Perrin, écuyer, était dernier consul en 1640-41, et le fut encore en 1646-47. Retour

2 Nous n’osons pas dire que c’était peut-être à cause d’eux que, de leur temps, cette rue portait le nom de Fangouso (fangeuse). Ce serait une supposition que pourraient autoriser la haine et le mépris qu’inspirait alors une nation qui compte aujourd’hui dans son sein tant de familles honorables. Nous aimons mieux croire que l’administration municipale, ne daignant pas faire paver une rue presque uniquement occupée par les Juifs, la fange y séjournait constamment d’un bout à l’autre. Retour

3 Actes des 29 mars 1472, notaire Jean Borrilli, et 15 février 1475, notaire Bertrand Borrilli. Les Juifs étant, dans le moyen-âge, les commerçants qui avaient le plus de relations avec l’inde, en rapportaient les épiceries qui plaisaient tant à nos pères et qui étaient très rares alors. Aussi nos archevêques et le chapitre, en leur concédant des terrains pour bâtir des maisons d’habitation, imposaient-ils souvent sur ces terrains des redevances en poivre, gingembre, cannelle, etc. Retour