Les Rues d’Aix – Église métropolitaine de St Sauveur


Les Rues d’Aix
ou recherches historiques sur l’ancienne capitale de Provence
par Roux-Alpheran en 2 tomes 1848 et 1851
>>> Retour Accueil du Blog <<<

ÉGLISE MÉTROPOLITAINE

DE SAINT-SAUVEUR

AINT-SAUVEUR est un édifice gothique imposant par ses vastes proportions, 1 son architecture, les monuments et les tableaux qu’il renferme et les souvenirs qu’il rappelle. Dans les premiers siècles du christianisme, une petite chapelle fut bâtie là où existe aujourd’hui la métropole et fut dédiée au Sauveur des hommes. 2 Détruite par les Sarrasins dans l’une de leurs irruptions en Provence au VIIIe ou au IXe siècle, elle fut rebâtie en 1080, lorsque l’archevêque Rostang de Foz et Benoît, prévôt du chapitre, faisant un appel à la piété des habitants, recueillirent d’eux des sommes suffisantes pour la construction d’une nouvelle église à laquelle la sainte chapelle fut réunie. 3 C’est ce qui forme aujourd’hui la nef de droite, dite de Corpus Domini. Environ vingt ans après, le prévôt Benoît et six chanoines de Notre-Dame-de-la-Seds vinrent habiter les nouvelles bâtisses, pour desservir cette église qui fut consacrée, en 1110, par l’archevêque Pierre III.
La grande nef fut commencée en 1285 , sous le règne de Charles II d’Anjou, dit le boiteux, roi de Naples et comte de Provence, Rostang de Noves étant alors archevêque, et elle ne fut terminée, en l’état actuel, que vers le milieu du XVe siècle sous le roi René et l’archevêque Olivier de Pennart. Le clocher, dont les fondements furent jetés en 1323, sous Cabrières de Concos, fut continué, après une longue interruption, en 1411, sous Thomas de Puppio 4 et orné de belles cloches en 1430, par Aymon Nicolaï. Olivier de Pennart ayant terminé la construction de la grande nef, fit commencer, vers 1475, celle du portail où les magnifiques portes qu’on y voit encore furent placées en 1504. Enfin le baptistère, entouré de belles colonnes antiques qui avaient appartenu à un temple d’Apollon, fut élevé en 1579, par les soins et aux frais du chanoine Jean de Leone, fils et frère de deux conseillers au parlement.

Eglise Métropolitaine de St Sauveur.

Une infinité d’auteurs ont décrit les monuments et les curiosités qui existent à Saint-Sauveur : Pitton 5 a consacré un volume à l’histoire de l’église d’Aix ; et dans son histoire manuscrite de cette ville, de Haitze a rapporté fidèlement toutes les inscriptions et épitaphes qu’on trouve dans cette église. De nos jours, M. le président de Saint-Vincens, le fils, avant rédigé, en 1790, un mémoire important sur les monuments, tableaux, statues, etc., de la ville d’Aix, 6 le communiqua à M. Millin, son ami, et l’autorisa sans doute à en faire usage dans son Voyage dans les départements du Midi, 7 puisqu’il en a fait la matière d’un chapitre de son ouvrage. M. de Saint-Vincens a, depuis lors, fait imprimer le sien séparément, et plus tard M. Porte a consigné dans Aix ancien et moderne, la description des tableaux de Saint-Sauveur et y a rapporté les principales épitaphes ; enfin M. l’abbé Maurin a publié un travail très étendu sur tout ce qui a rapport à cette église ; 8 en sorte que ce que nous pourrions en dire ne serait absolument qu’une répétition de tant d’écrits.
A quoi servirait, par exemple, de donner ici l’épitaphe de Françoise Casaneufve, femme de Pierre Laugier, 9 qu’on peut lire dans MM. de Saint-Vincens, Millin, Porte et Maurin , non plus que tant d’autres qu’ils ont eu soin de copier, avec quelques variantes, sur les marbres de Saint-Sauveur ? Nous nous bornerons donc à dire ce dont ces messieurs n’ont pas jugé à propos de parler.
L’église d’Aix a été gouvernée par quatre-vingt-sept prélats suivant Pitton, en y comprenant les dix archevêques qui ont succédé au cardinal Grimaldi auquel s’arrête cet auteur. 10
Par quatre-vingt-quatre, suivant le Gallia Christiana, en ajoutant à la liste qui y est donnée, les sept successeurs de M. de Vintimille où finit cette liste. 11
Par quatre-vingt-cinq, suivant l’abbé Hugues du Tems, qui finit la sienne à M. de Boisgelin, auquel ont succédé cinq prélats depuis la révolution. 12

Intérieur de l’Eglise St Sauveur.

Et par quatre-vingt-deux, suivant le P. Papon, y compris les cinq successeurs dudit M. de Boisgelin. 13
Les curieux pourront consulter ces quatre auteurs et les comparer entre eux, pour connaître les causes de ces différences dans la nomenclature de nos archevêques. Parmi ceux-ci on en compte dix qui ont été revêtus de la pourpre romaine. 14
La ville d’Aix a fourni de touts les temps, à l’église de France et à d’autres parties de la chrétienté, un grand nombre de premiers pasteurs dont nous avons déjà cité quelques noms, nous réservant d’en faire connaître encore plusieurs, lorsque notre marche à travers les rues d’Aix nous donnera occasion de les rappeler au souvenir de leurs concitoyens. TREIZE évêques ou archevêques, enfants de cette ville, ont été appelés sur divers sièges depuis le concordat de 1801, ce qui est assurément aussi rare qu’honorable, et ce qui ne l’est pas moins, c’est que jusqu a SEPT d’entre eux ont porté la mitre en même temps. Parmi eux nous citerons en première ligne S. E. Mgr. le cardinal d’Isoard, mort archevêque d’Auch en 1839. 15

En 1318, l’archevêque Robert de Mauvoisin fut forcé de résigner ses fonctions, ensuite du procès qui lui fut fait par ordre du pape Jean XXII. ” Il était accusé, dit le P. Papon , d’entretenir publiquement des concubines; de vendre les bénéfices et les sacrements ; de trafiquer des interdits qu il lançait contre les églises sur de légers motifs, et de mépriser les censures qu’il avait encourues pour avoir frappé l’archidiacre de son chapitre et quelques chanoines. On lui reprochait aussi d’avoir traversé la ville d’Aix le Jeudi-Saint au son des instruments et précédé de danseurs; d’aimer passionnément la chasse ; de mener avec lui, lorsqu’il faisait la visite de son diocèse, des chasseurs, des chiens, des oiseaux, au grand préjudice des habitants dont il dévastait les campagnes ; de donner le sacrement de confirmation après-dîner ou le soir à la lumière hors de l’église, lorsqu’il revenait de la poursuite des bêtes fauves. Enfin on l’accusait d’avoir foulé le peuple dans ses visites pastorales et vomi des blasphèmes contre Dieu, la Vierge et les saints. Le pape nomma des commissaires pour examiner ces griefs. Le prélat diminua l’horreur de quelques-uns par les interprétations qu’il donna, et nia les autres. Mais accablé par les dépositions des témoins, il prévint sa condamnation en abdiquant volontairement au mois d’août 1318. ” 16
Le jour de Noël 1566, deux siècles et demi après cet événement, un autre archevêque Jean de Saint-Chamond, donna un bien autre sujet de scandale dans son église même. Il monte en chaire, revêtu de ses habits pontificaux, déclame contre le Pape et l’église catholique, jette par terre sa mitre et sa crosse, embrasse le calvinisme et se retire à Genève ou il se marie.17 Une tradition populaire veut qu’il épousa une religieuse du couvent de Saint-Barthélemy qu’il avait emmenée d’Aix avec lui; mais on a reconnu que c’était un conte. Au surplus, le châtiment suivit la faute de près, s’il est vrai, comme on le dit aussi, qu’il fut obligé de se faire porteur d’eau pour gagner sa vie.
Les anciens comtes de Provence étaient chanoines de Saint-Sauveur. Nous parlerons plus bas 18 de la réception du bon roi René en cette qualité, en 1437. Les chanoines n’étaient, dans les premiers temps, qu’au nombre de douze. L’archevêque Fulco ou Fouque les porta à vingt en l’année 1125 environ. Ils étaient encore en pareil nombre au moment de la révolution. Les quatre premiers étaient dignitaires, savoir : le prévôt, l’archidiacre, le sacristain et le capiscol . Par brevet du 12 décembre 1779, suivi de lettres-patentes du 3 janvier d’après, 19 le roi LOUIS XVI permit aux vingt, tant dignitaires que chanoines du chapitre d’Aix, ainsi qu’à leurs successeurs à perpétuité, de porter une croix d’or émaillée, à huit pointes égales ornées de fleurs de lys d’or, une dans chaque angle, sur le médaillon de laquelle croix était représentée la transfiguration de Notre-Sauveur à qui l’église d’Aix est dédiée avec cette légende : Antiqua sine lege nobilitas ; et sur le revers se trouvait la représentation de la façade de ladite église, avec cette devise, venerabilis ecclesia Aquensis ; cette croix était suspendue à un ruban moiré de couleur bleue, etc. 20 Ce qui est très curieux dans ce brevet et dans ces lettres-patentes, c’est qu’on y fait dire au roi que le chapitre d’Aix a toujours eu l’attention de n’admettre au nombre de ses membres que des ecclésiastiques nobles, tandis que de tous les temps, les familles bourgeoises y avaient été reçues et qu’au moment même de ce privilège, plusieurs chanoines n’avaient aucun titre de noblesse. Le prévôt Lauthier, dont nous avons parlé plus haut, était le fils d’un apothicaire ou d’un pharmacien, comme on dit aujourd’hui. Sous la restauration, les anciens chanoines de Saint-Sauveur qui vivaient encore, reprirent la croix et le ruban bleu, à l’exception toutefois du vénérable abbé Abel 21 qui s’y refusa.
Un grand nombre d’anciennes familles, aujourd’hui la plupart éteintes, avaient leurs tombes à Saint-Sauveur. Nous nommerons parmi elles: les Adaoust, les Agut, les Arlatan de Montaud et les Audibert, seigneurs de Ramatuelle; les Benoît, les Blancard, les Boniface-Laidet, seigneurs de Fombeton, et les Bosco ; les Bouliers, les Bourdon, les Burle, les Burtin et les Bussau ; les Cabassole, les Chartras et les Chauchardi; les Damian, les Donadeï et les Durand, seigneurs de Peynier et de Fuveau; les Eyguesier de la Javie, les Espagnet et les Estienne, seigneurs de Saint-Jean; les Flotte, seigneurs de Meaux, les Galice, les Galliffet, seigneurs du Tholonet, les Gasqui et les Guira-mand ; les Hermitte, les Isnard, les Lapalud et les Lieutaud ; les Martins, seigneurs de Puyloubier, les Martiny, seigneurs de Saint-Jean, et les Mérindol ; les Pellegrin, les Perrin, les Pinchinat et les Pitton; les Podio, les Pontevès, les Puget, seigneurs de Bouc, de Fuveau et de Tourtour, et les Puppio ; les Regina et les Rostolan, les Ventre et les Ulme ou Ulmeto.
Le cloître de Saint-Sauveur, qui date du XIe siècle, est remarquable par ses jolies colonnes si déliées et les chapiteaux bizarres qui les couronnent. Moins beau sans doute que celui de Saint-Trophime d’Arles, il mérite cependant d’être visité par les voyageurs.
Le prévôt Gilbert-Charles Desbiès fut trouvé mort dans ce cloître, le matin du 16 avril 1601, lorsqu’on se rendait à l’office. Aucune blessure ne paraissant lui avoir été faite, on le déshabilla et l’on trouva qu’on lui avait écrasé la poitrine à coups de sacs pleins de terre ou de plomb, ce qui s’appelle en provençal saquettar. Le capiscol Bernardin Delphin-Gonzard fut soupçonné de ce meurtre, étant connu par son animosité contre le prévôt. Des poursuites criminelles furent intentées à son égard ; l’archevêque le fit arrêter et constituer prisonnier à l’archevêché où il fut retenu pendant plusieurs années. Mais aucune preuve n’ayant pu être fournie, il fut enfin mis en liberté.

Intérieur du Cloître St Sauveur.

Pendant les dix ou onze ans que dura le schisme occasionné par l’église de France, par la constitution civile du clergé décrétée par l’assemblée constituante en 1790, l’église d’Aix eut deux évêques constitutionnels, lesquels ne furent reconnus toutefois que par la minorité des fidèles, la majorité n’ayant pas cesse d’être unie de cœur à M. de Boisgelin et de le reconnaître pour légitime archevêque d’Aix. Ce digne pasteur ayant refusé de prêter le serment civique, fut déclaré réfractaire et démissionnaire, ensuite de quoi l’assemblée électorale des Bouches du Rhône, tenue à Aix, nomma, le 23 février 1791, pour évêque d’Aix, métropolitain des côtes de la Méditerranée, M. Charles-Benoît Roux, natif de Lyon, alors curé du lieu d’Eyragues. Celui-ci alla se faire sacrer à Paris, et revint à Aix prendre possession à Saint-Sauveur, le dimanche des Rameaux, 17 avril 1791. Trois ans après il fut condamné à mort comme fédéraliste, et périt sur l’échafaud révolutionnaire à Marseille, le 5 avril 1794, âgé de cinquante-cinq ans, ayant, assure-t-on, rétracté son serment civique avant de mourir. Nous avons vu sa crosse qui n’était que de bois argenté, servant de manche à un ignoble balai de millet, placé par dérision au coin de la porte du comité révolutionnaire d’Aix, jusque après la mort de Robespierre et la suppression de ce comité. Cette crosse, sa mitre et autres ornements épiscopaux, sont appelés des ustensiles dans l’arrêt de mort de ce malheureux prêtre si cruellement puni, par ses sectateurs eux-mêmes, de sa participation aux principes de la révolution et au schisme. Le siége constitutionnel demeura alors vacant pendant quatre ans, au bout desquels M. Jean-Baptiste Aubert, augustin-réformé du couvent de Saint-Pierre d’Aix, né à Fontvieille, près d’Arles, le 14 août 1731, fut élu évêque d’Aix par trois de ses suffragants, MM. de Villeneuve, Rigouard et Etienne, évêques constitutionnels de Digne, de Fréjus et d’Avignon, réunis à Aix, le dimanche 29 avril 1798. Il fut sacré à Aix par les mêmes évêques, le dimanche suivant, 6 mai ; mais il n’exerçât jamais ses fonctions que dans Saint-Sauveur, toutes les autres églises de la ville et du diocèse ayant été tantôt remises par tolérance et tantôt retirées aux prêtres restés fidèles au Saint-Siége et à M. de Boisgelin. Celui-ci, quoique réfugié en Angleterre pendant dix ans, ne cessa pas, avons-nous dit, d’être reconnu par la majeure partie de ses diocésains. Enfin tous les deux se démirent lors du concordat de 1801. M. de Boisgelin fut transféré à l’archevêché de Tours où il mourut, étant cardinal, le 23 août 1804, et M. Aubert se retira à Fontvieille où il finit ses jours, le 17 février 1816. 22
La maîtrise de Saint-Sauveur a été célèbre de tous les temps par les élèves qu’elle a formés. A leur tête se montrent André Campra duquel nous aurons à parler ailleurs, 23 le malheureux Floquet et M. Félicien David, qui fait aujourd’hui l’admiration et les délices de la capitale. Notre ville se glorifiera toujours de le compter au nombre de ses enfants d’adoption.
Etienne-Joseph Floquet, né à Aix, le 25 novembre 1748, fit exécuter, à l’âge de onze ans, un motet à grand chœur qui fut généralement applaudi et qui fit présager les futurs succès de son auteur. Etant allé à Paris en 1769, il y en obtint en effet de très grands dans la musique de quelques opéras qui excitèrent un enthousiasme universel et qui eurent un nombre infini de représentations successives et de nombreuses reprises. Il passa ensuite en Italie pour se perfectionner dans son art, et de retour à Paris, il obtint de nouveaux triomphes. Mais la jalousie qu’excitèrent ses talents et les efforts d’une injuste cabale qui s’acharna contre lui, altérèrent sa santé, et il mourut à la fleur de son âge, le 10 mai 1785, non sans quelque soupçon d’avoir été empoisonné. 24

1 Elle a dans oeuvre 225 pieds de long (73 mètres environ), depuis le fond de la chapelle de Saint-Mitre jusqu’à la grande porte; 102 pieds de large (33 mètres environ), depuis la grille du purgatoire jusqu’à la porte des cloîtres; et 60 pieds de haut (19 mètres 50 centimètres environ). Notice historique et descriptive de l’église métropolitaine de Saint-Sauveur, par M. l’abbé Maurin, Aix, 1839, in-4°, pag. 38. Retour

2 Une très ancienne tradition portait que sainte Madelaine y avait reçu la communion peu avant sa mort, des mains de saint Maximin, l’un des disciples de J-C. et premier évêque d’Aix. Aujourd’hui les savants rejettent cette tradition. Retour

3 Cette chapelle a été détruite au mois de février 1808, sous l’épiscopat de Mgr Champion de Cicé, sous prétexte de dégager la nef de corpus domini, qu’elle obstruait effectivement; mais ce n’était pas une raison suffisante, selon nous, pour abattre cet antique et pieux monument. Retour

4 Nous possédons le cahier original des Etats-généraux de Provence, tenus à Aix au mois de février 1458 (v. st.), duquel nous parlerons ailleurs. L’article 29 de ce cahier est ainsi conçu : ” Item, car per construction del cloquier de Sanct-Salvayre d’Aix, es estat consentit per lo sanct payre nre senhor lo Papa certa soma d’argent exigidoyra sus lo legats insertz en la pvenssa d’Aix, en laqual es stada exegida una tres grant soma dargent assendent segon que si referis otra la soma consentida per lo Papa del quel argent se dis esser grant quantitat ves alcuns dels senhors canonges de la dicha gleiza d’Ais ad aquo elegitz. Per so supplican à la dicha majestat que il plassa de ordennar que si avian contes daquellos que an exegit lo diche argent et se es tot pagat prohibir que tota autra exaction cesse et largent que si trobaria exegit et sera en las mans dels exigidors si deia convertir en la dicha construction del cloquier et despensar per monsio lo prebost d’Aix o outra per el eligidor. ” – Sur quoi la reine Isabelle de Lorraine, première femme du roi René, répond, en absence de son mari alors à Naples : ” Dicta majestas reverendissimum in xpo patrem archiepiscopum Aquensem requirit et ortatur ut canonicos ad rationem ponendam astringat quantum vero justiciabiles suae majestatis concernantur ad hec arceri et compelli ordinat et declarat. ” – Il nous semble résulter de ce passage, de deux choses l’une : ou que le clocher de Saint-Sauveur n’était pas encore parvenu, en 1438, à la hauteur où nous le voyons ; ou que, s’il l’était, on avait le projet de l’élever encore plus haut. Retour

5 Annales de la sainte église d’Aix, par J-S. Pitton, docteur en médecine, Lyon, 1668, in-4°. Retour

6 Nous en avons parlé plus haut, pag. 283, note 6. La partie relative à Saint-Sauveur fut réimprimée à Aix, chez Pontier, 1818, en 19 pag. in-8°. Retour

7 Voyage, etc., tome II, chap. LII, pag. 265 à 282. Retour

8 Notice historique et descriptive de l’église métropolitaine de Saint-Sauveur ; Aix, 1839, in-8°. Retour

9 Du 27 janvier 1597, devant Jean-Antoine Anglès, notaire à Aix ; contrat de mariage entre Pierre Laugier, avocat, docteur, fils de Charles, lieutenant de viguier du lieu des Baux, etc. ; et Suzanne Caseneufve, fille de feu Crapassy, receveur particulier du siège d’Aix, etc. Retour

10 Annales de la sainte église d’Aix. Retour

11 Gallia christiana, tome 1er, in-f°, Paris, 1715; – Ecclesia Aquensis, pag. 299 à 340. Retour

12 Le Clergé de France, tome 1er, in-8°, Paris, 1774; – Archevêché d’Aix, pag. 1 à 22. Retour

13 Papon, Histoire générale de Provence, tome 1er, pag. 187 à 203. Retour

14 Les dix cardinaux-archevêques sont :
1er Guillaume de VICEDOMINIS, d’une très illustre maison de Plaisance, conseiller d’Etat de Chartes 1er, roi de Naples, comte de Provence, élu archevêque d’Aix en 1257, et cardinal-évêque de Palestine par le pape Grégoire X, son oncle maternel, en 1272. Quelques auteurs assurent qu’il fut élevé au souverain pontificat le 6 septembre 1276, qui fut le jour même de sa mort. Mais n’ayant point été couronné, on ne le compte pas au nombre des Papes.
2e Guillaume de MANDAGOT, transféré de l’archevêché d’Embrun à celui d’Aix, en 1311, fut fait cardinal-évêque de Palestine l’année suivante, par le pape Clément V, et se démit peu de temps après de son archevêché.
3e Pierre DES PRÉS, évêque de Riez, puis archevêque d’Aix en 1318, fut créé cardinal en 1520 par le pape Jean XXII et mourut en 1321.
4e François THEBALDESCHI, romain de naissance, créé cardinal en 1368, par le pape Urbain V, était archidiacre de Saint-Sauveur, lorsqu’il fut élu archevêque d’Aix en 1376. Mais s’étant rangé sous l’obédience de Clément VII qu’on regarde comme anti-pape, il fut excommunié par le pape Urbain VI, ce qui est cause que la plupart des historiens ne le comptent pas au nombre des archevêques d’Aix.
5e Guillaume FILASTRE, Manceau, créé cardinal de Sainte-Marie et archiprêtre de Saint Jean de Latran, en 1411, par le pape Jean XXIII, fut fait archevêque d’Aix en 1421, et mourut à Rome en 1428, âgé de quatre-vingts ans.
6e Laurent STROZZI, Florentin, neveu du pape Léon X, était archevêque d’Alby et cardinal de la création du pape Paul IV, en 1557, lorsqu’il fut transféré à Aix en 1566. Il mourut en 1571.
7e Alphonse-Louis DUPLESSIS DE RICHELIEU, chartreux, frère du cardinal, ministre de Louis XIII, fut nommé à l’archevêché d’Aix en 1625,et créé cardinal par le pape Urbain VIII, en 1629. il fut transféré la même année sur le siège de Lyon.
8e Michel MAZARIN, dominicain, frère du cardinal, ministre de Louis XIV, nommé archevêque d’Aix en 1645, fut fait cardinal, en 1647, par le pape Innocent X. Il mourut à Rome en 1648, à peine âgé de quarante-un an.
9e Jérôme GRIMALDI, noble Génois, vice-légat de la Romagne et du duché d’Urbin, gouverneur de Rome, etc., créé cardinal par le pape Urbain VIII en 1643, fut nommé archevêque d’Aix en 1648. Mais n’ayant obtenu ses bulles qu’en 1655, il ne prit possession que cette année-là, et mourut saintement à Aix, le 4 novembre 1685, dans sa quatre-vingt-neuvième année. Le souvenir de ses vertus rendra pendant longtemps sa mémoire en vénération parmi nous.
10e Mgr Joseph BERNET, Auvergnat, évêque de La Rochelle en 1827, et transféré à l’archevêché d’Aix en 1835, fit son entrée en cette ville le 26 mars 1836. il a été nommé cardinal dix ans après, par S. S. le pape Grégoire XVI, le 19 janvier 1846, et a fait une nouvelle entrée solennelle à Aix, le mercredi 25 mars, jour de la fête de l’Annonciation de la présente année 1846. Cent deux jours après nous avons eu le malheur de perdre ce prélat, mort dans son palais archiépiscopal, le dimanche 5 juillet de la même année à une heure et trois quarts de l’après-midi. S. Em. était âgée de 75 ans, 10 mois, 1 jour, sa naissance ayant eu lieu à Saint-Flour, le 4 septembre 1770. Retour

15 Voyez rue de l’Ange. – Les autres douze sont : MM. de Bausset-Roquefort, évêque de Vannes en 1808, puis archevêque d’Aix en 1819; des Gallois de la Tour, archevêque de Bouges en 1819 ; de Ruffo de Bonneval, ancien évêque de Senez, nommé archevêque d’Avignon en 1821; de Morel de Mons, archevêque d’Avignon en 1821, sur le refus du précédent; de Pizani de la Gaude, ancien évêque de Vence, évêque de Namur en 1804 ; Miollis, évêque de Digne en 1806; de Mazenod onde, évêque de Marseille en 1823; Michel, évêque de Fréjus en 1829; Bey, évêque de Dijon en 1832; de Mazenod neveu, évêque de Marseille en 1837 ; Guibert, évêque de Viviers en 1842 ; et Guitton, évêque de Poitiers en 1842. Un cardinal, quatre archevêques et huit évêques sortis, dans l’espace de moins d’un demi siècle, non pas seulement d’un même diocèse, mais d’une même ville d’une population d’environ 25 000 âmes, sont assurément une chose très remarquable et qui ne s’était peut-être jamais vue nulle part. Retour

16 Le P. Papon, travaillant à son Histoire générale de Provence, découvrit à Rome, dans les archives secrètes du Vatican, les pièces de ce scandaleux procès. Il en fît des extraits qu’il mit en usage dans son troisième volume, pag. 125. Nous possédons une copie manuscrite de ces extraits. Retour

17 Voyez tous les historiens de Provence et d’Aix. Retour

18 Voyez rue Littera. Retour

19 Registre des Lettres royaux adressés au parlement d’Aix, en 1780. f° 105, v°. Retour

20 Un bourgeois, très fier d’être de la connaissance de quelques-uns de ces chanoines, en invita un jour quatre à aller dîner à sa maison de campagne à Puyricard . Au dessert il s’écria d’un ton emphatique : – Quel honneur pour moi, messieurs, d’avoir à ma table quatre cordons bleus! – Or, il faut savoir qu’on appelait cordons bleus, avant la révolution, les plus grands seigneurs du royaume que le roi honorait de l’ordre du Saint-Esprit, lequel équivalait, en France, à l’ordre de la Toison D’or ou à la Grandesse d’Espagne. Aussi , peut-on se figurer le vernis de ridicule dont se couvrit le moderne Amphitrion par cette exclamation bouffonne. Retour

21 Jean-Pierre Abel, né en 1765, reçu chanoine de Saint-Sauveur en 1789, sur la résignation de l’abbé de Lamanon, le parent et non le frère du naturaliste duquel nous parlerons plus bas. Cet abbé de Lamanon, partisan des nouvelles opinions, crut mortifier les autres chanoines en leur donnant un roturier pour collègue, tandis qu’ils prétendaient n’admettre que des nobles dans leur sein. Mais ce roturier fut aussi religieux, aussi homme de bien qu’aucun d’eux, et dans les jours néfastes qui suivirent, il ne s’écarta jamais de la ligne droite et se maintint constamment dans l’union du Saint-Siège. Lors du rétablissement du culte, en 1802, il fonda, dans les bâtiments ; de la paroisse du faubourg, un petit-séminaire d’ou sont sortis tant et tant de sujets distingués par leur piété et leurs vertus. L’abbé Abel devint successivement chanoine du nouveau chapitre de Saint-Sauveur, vicaire-général du diocèse, et mourut saintement le 15 janvier 1842, universellement regretté par sa douceur, sa modestie et les autres qualités qu’il possédait au plus haut degré. – Le courageux rédacteur un chef de l’excellente Gazette du Midi, M. Henri-Joseph Abel, né à Aix en 1796, est le neveu de ce pieux ecclésiastique. Retour

22 Voici une note succincte des archevêques successeurs de M. de Boisgelin (dernier nommé dans les listes imprimées), depuis sa translation à Tours, jusqu’à ce jour.
M. CHAMPION DE CICE (Jérôme-Marie), ancien archevêque de Bordeaux, transféré à Aix en 1801, prend possession à Saint-Sauveur le 14 juillet 1802, et meurt le 22 août 1810.
M. DE BAUSSET ROQUEFORT (Pierre-François-Gabriel-Raymond-Ignace-Ferdinand), évêque de Vannes, transféré à Aix en 1817, prend possession à Saint-Sauveur le 13 novembre 1819, et meurt le 20 janvier 1829.
M. DE RICHERY (Charles-Alexandre), évêque de Fréjus, transféré à Aix en 1829, fait son entrée solennelle à Aix le 12 septembre de la même année, et meurt le 25 novembre 1830.
M. RAILLON (Jacques), évêque de Dijon, transféré à Aix en 1830, ne vient dans cette ville qu’en septembre 1832, et meurt le 13 février 1835.
M. BERNET (Joseph), évêque de La Rochelle, transféré à Aix en 1835, fut son entrée à Aix le 26 mars 1836. Créé cardinal le 19 janvier 1846, il fait une nouvelle entrée, en cette qualité, le 25 mars suivant, et meurt le dimanche 5 juillet d’après. Retour

23 Voyez, ci-après, rue du Puits-Neuf. Retour

24 Les biographes ne parlent pas de ce soupçon de poison ; mais les contemporains de Floquet en eurent une connaissance suffisante pour que nous le rapportions ici, sans prétendre affirmer un fait aussi odieux. Retour