Les Rues d’Aix – Rue des Nobles


Les Rues d’Aix
ou recherches historiques sur l’ancienne capitale de Provence
par Roux-Alpheran en 2 tomes 1848 et 1851
>>> Retour Accueil du Blog <<<

RUE DES NOBLES

UE pourrions-nous dire de la rue Riquière, dont le nom est celui d’une famille qui l’habitait aux XIVe et XVe siècles ? Aussi passerons-nous à celle des Nobles, appelée également dans les vieux actes la rue des Albert, où demeuraient, sous le roi René, les Albert qui, depuis, s’étaient divisés en plusieurs branches dont les deux dernières se sont éteintes de nos jours dans cette ville. Les unes et les autres étaient recommandables par une foule de magistrats tant au parlement qu’à la cour des comptes, plus anciennement celle des maîtres-rationaux, et par des officiers de terre et de mer tous distingués par leurs honorables services.
Guillaume de Lessart, appartenant à une noble et ancienne famille de Champagne, avait pris parti dans les guerres civiles que la présence des Anglais, éternels ennemis de la France avait occasionnées dans ce royaume, sous le règne de Charles VII, et s’était réfugié en Provence auprès du bon roi René. Ce prince, voulant l’attacher à son service, lui donna une charge de secrétaire rational et archivaire en 1466, et le fit procureur-général en 1472. Il poussa sa carrière fort loin
1 et ne laissa en mourant qu’une fille mariée dans la famille d’Albert. Cette famille était venue à Aix depuis peu de temps à l’époque de ce mariage, et ce serait une erreur de croire que d’elle était issu le chanoine d’Aix Albert ou Alberic, auteur d’une histoire de la première croisade, depuis l’an 1095 jusqu’en 1120, qu’on peut lire dans le premier volume du Gesta dei per Francos, et dont on trouve la traduction dans la Collection des mémoires relatifs à l’histoire de France, jusqu’au XVIIIe siècle, par M. Guizot, 1824, in-8°.
Le chanoine Albert mourut à Aix, sa ville natale, vers l’an 1120.

1 Voici son épitaphe telle qu’elle fut inscrite sur sa tombe dans le sanctuaire de l’église des Dominicains, aujourd’hui paroisse Sainte-Magdelaine, près le maître-autel, du côté de l’évangile où les Albert ont eu leur sépulture pendant près de trois cents ans – Memoirœ felici proeclari viri nobilis Guillelmi de Lessart, regis consiliarii, procuraloris fiscalis et magistri-rationalis, qui prole masculina orbatus, obiit anno salutis M CCCC XCVII. Nobilis marquisa de Lessart, uxor nobilis Petri Alberti, magistri-rationalis, unica ejus filia posuit. Retour