Les Rues d’Aix
ou recherches historiques sur l’ancienne capitale de Provence
par Roux-Alpheran en 2 tomes 1848 et 1851
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CINQUIEME AGRANDISSEMENT
(1450 environ )1
N 1292, le roi de Naples, Charles II, dit le boiteux comte de Provence, avait transféré, au midi et non loin des murs de la ville comtale, le couvent des religieuses Dominicaines qu’il avait fondé deux ans auparavant, dans sa maison de campagne, au Plan-d’Aillane. Vers la même année, les religieux Augustins s’étaient établis assez près de là, en dehors de la porte de Marseille, 2 et ces deux circonstances réunies avaient donné naissance au faubourg Saint-Jacques (en provençal San-Jaoumé), situé en grande partie entre le couvent des Augustins, près duquel passait le chemin allant à Marseille et la rue de Nazareth où était celui qui conduisait chez les Dominicaines. On avait ouvert sur cette rue de Nazareth une nouvelle porte publique, pour communiquer plus directement avec ces religieuses, et cette porte avait pris, comme tout le faubourg, le nom de Saint-Jacques, d’une hôtellerie voisine qui a subsisté jusqu’à nos jours, c’est-à-dire pendant plus de cinq cents ans.
Vers le milieu du XVe siècle et sous le bon roi René, ce faubourg fut renfermé dans la ville, ce qui fut fait en reprenant l’ancien rempart au coude qu’il faisait entre la rue de l’Aumône-Vieille et l’église du Saint-Esprit, et le faisant contourner par les rues Isolette et du Trésor jusqu’au Cours, où fut bâtie à cette époque la tour de Saint-Jacques, et de là en le prolongeant, en droite ligne, jusqu’au couvent des Grands-Carmes, dont nous avons plus haut indiqué la position. 3
La porte des Augustins fut alors transférée au bout de la Grande-Rue-Saint-Esprit, là où vient se dégorger la rue Isolette, et la porte Saint-Jacques ne fut plus qu’un arceau sur lequel furent bâties des habitations telles qu’on en voyait en ce temps-là, à la rue du Pont et ailleurs et telles qu’on en voit encore aujourd’hui sur le Portalet, à la place des Prêcheurs.
Ainsi l’église du Saint-Esprit le couvent des Augustins et l’hôtellerie Saint-Jacques furent renfermés dans la ville, de même que les rues suivantes :
1 En tête du quatrième agrandissement (ci-dessus pag. 451), fut imprimé par mégarde la date 1368 environ. il faut lire : 1400 environ. Retour
2 Au bas de la rue Beauvezet ; voyez ci-dessus, pag. 189. Retour
3 Voyez ci-dessus, pag. 228. Retour