Les Rues d’Aix
ou recherches historiques sur l’ancienne capitale de Provence
par Roux-Alpheran en 2 tomes 1848 et 1851
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RUE DES TROIS-ORMEAUX
UR le coin à droite, en entrant dans cette rue par la place des Prêcheurs, existait autrefois et bien avant que le faubourg de Naurabet n’eût été renfermé dans la ville, une petite chapelle, dédiée à saint Sulpice, auquel les habitants d’Aix avaient alors la plus grande dévotion. Cette chapelle existait encore en 1377, lorsque les religieuses dominicaines vinrent s’établir à côté d’elle et ne tarda pas à être enclavée dans le couvent de ces religieuses.
L’emplacement sur lequel elle était bâtie n’en a pas moins conservé, depuis près de cinq cents ans, le nom de Saint-Sulpice qu’on donne vulgairement à ce coin des rues des trois-Ormeaux et de Bellegarde, et comme saint Sulpice est appelé San Souspir en langage provençal voici ce que disent les bonnes gens qui n’ont pas ouï parler de la chapelle en question. Il faut savoir qu’avant la révolution les criminels condamnés à mort étaient conduits devant la porte de l’église métropolitaine de Saint-Sauveur, où il fesaient ce qu’on appelait l’amende honorable, et d’où on les ramenait par les rues du Séminaire, de Matheron et des Trois-Ormeaux, sur la place des Prêcheurs pour y subir leur supplice. En débouchant de cette dernière rue sur la place ils apercevaient l’échafaud où ils allaient perdre la vie dans les tourments, et cette vue leur arrachait les soupirs qui, suivant ces bonnes gens, avaient fait donner le nom au coin dont nous parlons. – Et puis fiez-vous à la plupart des étymologies populaires.
Sur le haut, de l’autre côté de la rue, habitait, au XVIe siècle, un savant jurisconsulte natif de Grasse, Louis du Canet, qui fui assesseur d’Aix en 1566-67. Il avait d’abord professé le droit l’université de Toulouse et y avait fait imprimer un commentaire latin sur les Substitutions vulgaire et pupillaire, qu’il avait dédié au baron d’Oppède, Jean Maynier alors premier président du parlement d’Aix. 1
Dans la même rue demeurait encore, à la fin du XVIe siècle, Honore du Laurens, frère de Gaspard qui fut depuis archevêque d’Arles, et d’André qui devint premier médecin d’Henri IV.
Honoré étudia d’abord en médecine à l’université de Paris, puis en droit à celle de Turin, d’où il revint en Provence et passa docteur à Aix vers 1575. 2 En 1581 il succéda à François d’Ulme, sieur de Montravail son beau-père, dans la charge d’avocat-général au parlement, et embrassa avec ardeur le parti de la Ligue. Il fut député à Rome par les Ligueurs, en 1591, auprès du pape Sixte-Quint pour réclamer son intervention et son appui en leur faveur, dans le choix d’un roi catholique que les états-généraux du royaume, assemblés à Orléans, devaient élire.
Ayant perdu sa femme, Marguerite d’Ulme, il embrassa l’état ecclésiastique, et bientôt après Henri IV, qui l’estimait malgré le parti qu’il avait suivi, le nomma à l’archevêché d’Embrun en l’année 1600. » Monsieur l’archevêque, lui dit ce prince en recevant son serment, soyez-moi autant ami que vous m’avez été ennemi. » Il gouverna son diocèse très saintement pendant près de douze ans et mourut de la pierre, le 24 janvier 1612, à Paris où il était allé prononcer l’oraison funèbre de Marguerite d’Autriche, femme du roi d’Espagne, Philippe III. Il avait composé plusieurs ouvrages dont le principal est le Panégyrique de l’Henoticon, 3 où il joint toutes les connaissances d’un bon catholique romain à celles d’un littérateur distingué.
La maison qui fait le coin à gauche en entrant dans cette rue par la place des Prêcheurs et qui était apparemment plus vaste alors que celle qu’on voit aujourd’hui, appartenait, en 1417, à Elzéar de Littéra, depuis premier syndic de la ville, lequel la vendit en cette année 1417 à Philippe de Vietta, trésorier-général de Provence, et celui-ci la céda par transaction, en 1443, à Jean Martin, seigneur de Puyloubier, dont nous allons parler.
Jean Martin n’était point natif d’Aix comme on l’a cru. Il était originaire du diocèse de Sisteron ainsi qu’il est dit dans son diplôme de licencié en droit à l’université d’Aix à la date du 23 janvier 1419, souscrit par l’archevêque Thomas de Pupio, premier chancelier de cette université, alors nouvellement fondée par Louis II d’Anjou, roi de Naples et comte de Provence. Jean Martin ne tarda pas à se distinguer parmi les habiles jurisconsultes qui vivaient à Aix à cette époque, ce qui lui ouvrit bientôt la carrière de la magistrature qu’il était destiné à parcourir avec honneur pendant un demi-siècle.
Louis III, successeur de Louis II, le pourvut, par ses lettres du 20 août 1425, de l’office d’avocat et de procureur du roi près la cour royale des maîtres-rationaux séant à Aix; et lui donna, le dernier jour de mars 1431, l’honorable commission d’aller conclure son mariage avec Marguerite, fille d’Amédée, duc de Savoie, conjointement avec Pierre de Beauvau, gouverneur de Provence, Louis de Bouliers, vicomte de Reillane , Pierre de Venterol, seigneur dudit lieu, Guillaume Saignet, seigneur de Vaucluse, président du conseil du roi, Jourdain Brice , professeur en droit et juge-mage de Provence, et André Boutaric maître-rational en la chambre des comptes d’Aix, chanoine de Saint-Sauveur, depuis évêque de Marseille. Au mois de juillet 1433, Jean Martin, acquit d’Elzéar de Sabran, baron d’Ansouis, la terre et seigneurie de Puyloubier, par acte passé devant Jean Dieulofet, notaire d’Aix, ce qui sans doute ne mériterait guère d’être rapporté, s’il n’était dit dans un ouvrage, 4 très estimable sous tous les rapports et si rempli de curieuses recherches sur notre bon roi René, que ce prince lui avait fait don de cette terre.
René, frère et successeur de Louis III, appela le seigneur de Puyloubier aux fonctions de maître-rational le 12 janvier 1437, et six ans plus tard il le pourvut, par lettres du 5 février 1443, de l’office de juge-mage de Provence, vacant par la retraite de Jérôme de Miravail, napolitain. Par autres lettres du même jour, ce pince ordonna que le nouveau juge-mage continuerai d’exercer cumulativement les fonctions de maître-rational.
L’année suivante, Guillaume Saignet, seigneur de Vaucluse chancelier et garde des sceaux de Provence, étant venu à mourir, le roi René nomma pour lui succéder Jean Martin, seigneur de Puyloubier, par ses lettres de provision du 8 mars 1444. Jean Martin exerça cette charge importante de chancelier pendant trente-un ans, c’est-à-dire jusqu’à sa mort arrivée en 1475, cinq ans avant celle du roi René, et comme chef de la magistrature provençale, il eut la plus grande part à la rédaction des sages ordonnances et statuts de ce prince sur les tutelles et les curatelles, sur les secondes nôces et autres qui ont été observées en Provence jusqu’à la publication du code civil actuel.
Le Dauphin, fils de Charles VII, qui fut depuis Louis XI, fit un voyage en Provence au mois de mai 1447 et distingua le chancelier Martin parmi les seigneurs provençaux qui lui furent présentés. En témoignage de son estime, ce prince lui accorda, le 10 du même mois, le brevet de conseiller en son grand conseil.
Le bon roi René était souvent obéré de dettes. Les guerres de Naples avaient épuisé ses finances et le forcèrent de recourir aux emprunts. En 1450, deux particuliers d’Avignon lui prêtèrent des sommes considérables qu’il s’obligea de leur rembourser dans six mois. Ce terme étant échu sans qu’il pût les satisfaire, les principaux seigneurs et officiers de sa cour lui ouvrirent leur bourse et il leur délégua le produit de ses salins du Rhône et des côtes maritimes de Provence par ses lettres-patentes du dernier jour de février 1451. Ces seigneurs étaient entre autres Tanegui du Chatel, sénéchal de Provence, Louis de Beauvau sénéchal d’Anjou, Fouquet d’Agoult, seigneur de Mison, Jean Martin, seigneur de Puyloubier, chancelier de Provence, Charles de Castillon, seigneur d’Aubagne, maître-rational, Jean d’Arlatan, seigneur de Châteauneuf, Guillaume de Pontevès, seigneur de Lambesc, Honoré de Berre, seigneur d’Entrevènes , etc.
Une autre commission honorable qui fut confiée au chancelier Martin, fut celle que lui donna le roi René, par ses lettres du 10 avril 1459, d’aller traiter le mariage de Jean d’Anjou, duc de Calabre et de Lorraine, fils du roi, avec la fille du comte de Foix, conjointement avec Louis de Beauvau, sénéchal de Provence, et Charles de Castillon, baron d’Aubagne. Toutefois ce mariage n’eut pas lieu, on ne sait pourquoi.
En 1826, le hasard nous fit découvrir entre les mains d’un fripier qui s’occupait déjà de les détruire, les diverses pièces que nous venons de mentionner et plusieurs autres encore dont nous allons parler. Nous les rachetâmes aussitôt et nous les fîmes relier en un volume grand in-folio, auquel nous donnâmes le titre de JOHANNIS MARTINI, REGIS RENATI CANCELLARII, ATQUE ALIQUOT EJUS POSTERORUM CHARTULARIUM. 5 Toutes ces pièces, au nombre de trente-six, sont écrites sur parchemin, le plus grand nombre en latin et quelques-unes en français. Trois portent la signature originale du bon roi René ; d’autres signées seulement par des secrétaires d’Etat, offrent néanmoins quelques mots de l’écriture de ce prince ou de celle de Louis II, son prédécesseur. 6
Ce même recueil contient aussi diverses pièces délivrées au chancelier Martin, dans des intérêts privés, par les reines Isabelle de Lorraine et Jeanne de Laval, femmes de René ; par Jean d’Anjou, son fils ; par Louis de Beauvau, Bertrand de Beauvau, etc., et elles sont revêtues des signatures originales de ces personnages. Nous puisons dans l’une de ces pièces, la connaissance d’un fait ignoré des historiens de René ; c’est que Jean d’Anjou, son fils, pendant le cours de la trève qu’il avait conclue en Catalogne, avait fait un voyage en Provence peu de mois avant sa mort, arrivée à Barcelonne, le 16 décembre 1470. Ce prince, se trouvant à Aix, le 22 juin de ladite année, fit expédier au chancelier Martin un mandement signé de sa main, sur James de Monfort, maître de sa chambre aux deniers, de la somme de 400 florins, monnaie du pays pour prix de deux cents charges de blé que le chancelier lui avait envoyées pour l’avitaillement du château de l’Oeuf, lors des dernières guerres de Naples.7
Il paraît que Jean Martin eut, toute sa vie, une grande dévotion à l’ordre des frères mineurs. Dès le 10 janvier 1429, il avait été affilié, ainsi que sa femme et ses enfants au couvent de ces religieux à Sisteron, et le 20 mai 1467, le frère François, général, lui envoya de Florence des lettres d’affiliation et de participation à cet ordre. Nous avons cru un moment que la signature frater Franciscus gnalis apposée au bas de ces lettres, était celle de saint François de Paule, mort en 1507, à l’âge de quatre-vingt douze ans, et que le roi Louis XI avait appelé auprès de lui dans sa dernière maladie, espérant que les prières du saint ermite lui prolongeraient la vie. Mais il faudrait pour cela que saint François de Paule eût appartenu à 1’ordre des frères mineurs, avant d’avoir fondé celui des Minimes, ce qui n’est indiqué nulle part et nous parait peu probable.
La postérité mâle du chancelier Martin s’est éteinte à la neuvième génération, dans les premières années de la révolution et a conservé jusqu’alors la seigneurie de Puyloubier, ayant fourni quelques hommes de mérite qui se sont distingués dans divers emplois civils et militaires. Les brevets ou provisions de ces emplois font partie de notre recueil et portent les signatures originales des rois Henri II, Charles IX et Henri III, de Louise de Vaudemont, femme de ce dernier, enfin la signature de Louis XIII.
Nous pensons qu’on ne saurait conserver avec trop de soin les monuments toujours plus rares des temps passés, et tout ce qui rappelle le souvenir de ces hommes recommandables qui se sont distingués par leur dévoûment au prince et à la patrie. C’est dans cette intention que nous aimons à flâner 8 sur les places publiques ou dans les boutiques des fripiers, des bouquinistes et des relieurs, chez lesquels viennent finir, tous les jours, les vieux titres et papiers des anciennes familles qui s’éteignent.
Ce précieux recueil contient en outre le cahier original des états-généraux de Provence tenus à Aix au mois de février 1438 (v. st.), duquel nous avons parlé plus haut. 9 Il est signé par la reine Isabelle de Lorraine, première femme du bon roi René, 10 et par Louis Rebuffelli, greffier des états ; il est écrit partie en latin, partie en provençal, sur vingt-six feuillets de papier. Nous croyons qu’on ne sera pas fâché d’en lire ici le préambule et de connaître le langage usité en Provence à cette époque :
» En nom de nre senhor Diou jhu xxist amen. L’an de la incartion del dich nre senhor mil IIIIe XXXVIII et lo jorn XXIII del mes de febrier, regnant lo tres excellent prince nre sobeyran senhor lo rey Renat per la gracia de Diou de Jhalem et de Sicilia, comte de Pvensa et de Forcalquier, duc d’Anjou, du Mayne et de Bar feliciter, amen. Es ver que de part lo susdich nre sobeyran senhor et tan per lo magnific e egregi cavallier monr Guillelmet Saignet, senhor de Valclusa, conseillyer et chancellier de la dicha majestat en lo grand tinel del palays royal en la ciutat d’Aix, qu an succedament en lo refreytor del couvent dels predicadors de la dicha ciutat, per ltras de crezensa expausada et declarada per los magnifics lo senhor de Mison et lo senhor de Castelnou en Martegues, chivalliers, conseillyers et ambayssadors elegits per la dicha royal majestat, fons demanda als senhors dels tres stats de Pvensa et de Forcalquier, aqui expressament accampats consell et ajuda peu sufficir à la necessitat de la dicha royal majestat per expellir de son royalme de Napol, son ennemi, loqual si dis rey d’Aragon.
Laqual proposta facha et madurament entenduda peu los dichs senhors dels tres stats, fon humblament per la part d’aquels respondut per lo tres honorat payre en Diou monsenhor l’archevesque d’Aix, etc., etc. »
Le chancelier Martin mourut, avons-nous dit, en 1475, et fut enterré à Saint-Sauveur dans une chapelle qu’il avait fondée dans la nef de Notre-Dame d’Espérance. On y a vu, pendant plus de trois cents ans, sa statue en marbre ainsi que celles de Marie de Barthélemi Sainte-Croix, sa femme, et de leurs enfants.
Ces statues, curieuses à cause des costumes du temps qu’elles représentaient, furent brisées en 1795, lors de la dévastation des églises. Jean Martin avait aussi donné, de son vivant, à la même église de Saint-Sauveur, un missel grand in-f°, sur velin, enrichi de superbes miniatures et tout aussi curieux et aussi beau que le missel dit de Murri, actuellement conservé à la bibliothèque Méjanes. 11 Dès les premiers jours de la révolution le chapitre, prévoyant, sa destruction prochaine, restitua ce manuscrit au dernier descendant du donateur qui vivait encore. 12
1 Impressum Tholosœ, apud Guidonem Boudeville, 1545, petit in-4°. Retour
2 Il était né le 7 mars 1554, non à Arles, comme on le croit communément, mais à Tarascon où naquit Gaspard, le 14 septembre 1567. André du Laurens, leur frère, premier médecin d’Henri IV, naquit à Arles le 9 décembre 1558 (voyez les Notes manuscrites de l’abbé Auguste-Honoré de Beaumont-Saint-Maurin, natif de Rians, mort à Aix, le 4 novembre 1803, à l’âge de 74 ans ; personnage très versé dans la connaissance de l’histoire du pays et bon littérateur). Il avait fait de nombreuses rectifications sur les marges de son exemplaire du Dictionnaire des hommes illustres de Provence, imprimé à Marseille en 1786, 2 vol. in-4° et les avait accompagnées d’observations critiques, judicieuses et vraies dont nous avons une copie. Voyez encore, sur Honoré du Laurens, le dictionnaire précité, tom. II, pag. 440 ; H. Bouche, Hist. de Prov., tom. II, pag. 736 ; Pitton, Annales de l’église d’Aix, pag. 145, etc. Retour
3 Panégyrique de l’Henoticon, ou édit de Henri III, roi de France et de Poloigne, sur la réunion de ses sujets à l’église catholique, apostolique et romaine, par M. Honoré du Laurens, conseiller du roy et son avocat-général en la cour du parlement de Provence ; dédié à monseigneur le grand-prieur de France, gouverneur, etc. ; et accompagné de nombreux éloges en vers latins ou français, par C. Nostradamus, C. de Cadenet, F. Dupérier, L. de Gallaup et autres beaux esprits du temps qui demeuraient à Aix ; 1 vol. in-8°, imprimé à Aix, par Guillaume Maillon, 1586, aujourd’hui très rare et assez cher. Retour
4 Histoire de René d’Anjou, par M. le vicomte de Villeneuve-Bargemont (aujourd’hui le marquis de Trans) tom. II, pag. 134. Retour
5 Voyez l‘Observateur provençal, journal publié à Aix, en 1827, nos 10 et 11. Retour
6 Datum .. per manus REGIS LUDOVICI OU REGIS RENATI… Les mots mis ici en petites capitales sont de l’écriture de ces princes dans les pièces dont nous parlons. Retour
7 Sous le roi René, le florin d’or valait 16 sols provençaux (8 francs 25 centimes de notre monnaie actuelle), ce qui revient à I 6 francs 50 centimes la charge de blé, équivalant à 16 décalitres 318 centilitres. C’était apparemment dans une année de disette ou les frais de transport étaient peut-être comptés dans ce prix; car, sous le roi René, la valeur du blé était habituellement bien inférieure à celle qui lui est donnée ici. Retour
8 C’est un reproche que nous font assez souvent de plus badauds que nous. Retour
9 Pag. 288 et 289, note 2. Retour
10 Ce prince se trouvait alors dans le royaume de Naples, aux prises avec Alphonse d’Aragon qui s’en était emparé, et la reine Isabelle était sa lieutenante-générale en Provence. – Aucun historien de ce pays n’a connu ces états tenus à Aix, au mois de février 1438 (1439, n. st.), si ce n’est Pitton qui en parle en son histoire d’Aix, pag. 225, où il cite ce même cahier que nous possédons. Retour
11 Au sujet du missel de Murri, voyez la Notice sur la bibliothèque Méjanes, par M. Rouard, pag. 154. Retour
12 En 1827 nous acquîmes, des héritiers de la famille des Martins de Puyloubier, le missel dont il est ici question ; mais sur les pressantes instances de M. Magnan de la Roquette nous le cédâmes, quelques années plus tard, à cet amateur distingué des beaux-arts. Nous en avons toujours eu du regret depuis lors, car le beau cabinet de tableaux et de curiosités de M. Magnan a été transporté à Paris et vendu après sa mort.. – Si nous n’avons pas mentionné ce cabinet qui rivalisait avec celui de M. Sallier, lorsque nous avons parlé de la place de l’Archevêché où demeurait M. Magnan, c’est qu’il est impossible de parler de tout, et l’on sait que nous préférons rappeler les choses passées dont les souvenirs s’éteignent chaque jour, au plaisir de décrire ce qu’ont vu ou pu voir nos contemporains. On trouve d’ailleurs dans chacune des deux éditions d‘Aix ancien et moderne, par M. Porte de très intéressantes notices sur les divers cabinets qui, de notre temps, ont orné ou ornent encore la ville d’Aix, tels que ceux de MM. le marquis d’Albertas, Bourguignon de Fabregoule, le marquis de Lagoy, Magnan de la Roquette, le chevalier Alexandre de Lestang-Parade, les abbés Thaneron et Topin, etc. Au rapport de tous les voyageurs, il y a peu de villes en France, même de bien plus considérables qu’Aix, qui offrent encore autant d’objets de curiosité, de livres, de tableaux, etc., que celle-ci, malgré les pertes immenses qu’elle a faites pendant la révolution et depuis. Retour