Les Rues d’Aix
ou recherches historiques sur l’ancienne capitale de Provence
par Roux-Alpheran en 2 tomes 1848 et 1851
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LE PONT-MOREAU
VANT l’agrandissement de 1646, avons-nous dit plusieurs fois, il existait, à droite en sortant de la ville par l’ancienne porte Saint-Jean, un moulin à eau dont l’emplacement a été occupé depuis par l’hôtel du Poët, et le fossé qui conduisait l’eau à ce moulin baignait le rempart dans cette partie. On traversait ce fossé sur un pont en pierre où commençait la route d’Aix à Saint-Maximin ou à Toulon, et à quelques pas de là, un chemin de traverse qui allait joindre la route de Marseille, partant de la porte des Augustins, en passant à peu près par la rue actuelle de la Monnaie et le petit chemin qui, des Boucheries, hors la porte d’Orbitelle, va aboutir à l’ancienne maladrerie Saint-Lazare.
La famille Maurel ou Morel, dont nous parlerons plus bas, 1 fit reconstruire et élargir ce pont à ses frais, lors de l’agrandissement en question, et lui donna son nom qu’on prononce en provençal Maoureou, d’où lui est venu par corruption en français celui de Maureau et puis Moreau, au lieu du véritable nom qui serait Maurel ou Morel.
C’est ce qui forme actuellement la partie inférieure ou méridionale de la rue du Pont-Moreau, et qui est bordée par deux pâtés de maisons dont l’un se trouve à la tête du Cours, et l’autre a ses derrières sur l’ancienne rue de la Porquéterie. Le nom de celle-ci lui venait de ce que le marché des porcs s’y tenait lorsque ce terrain était hors la ville. En 1811, on trouva à propos de joindre une partie de cette rue à celle de la Cépède et l’autre partie à la rue de la Mule-Noire. La rue de la Porquéterie a ainsi disparu par l’effet d’un caprice.
1 Voyez ci-après, rue d’Italie. Retour