Les Rues d’Aix
ou recherches historiques sur l’ancienne capitale de Provence
par Roux-Alpheran en 2 tomes 1848 et 1851
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RUE DE LA MASSE
NE enseigne d’auberge a donné son nom à cette rue depuis les premiers temps que celle-ci est renfermée dans l’enceinte de la ville ; car nous trouvons dans les anciens registres du prieuré de Saint-Jean, qui possédait des censes dans ce quartier, que sous le prieur Pierre Curti, en 1416, une hôtellerie de la Masse existait déjà, lorsque cette rue n’était encore qu’une portion du chemin qui, au sortir de la porte de Marseille ou des Augustins, conduisait d’Aix à Marseille, en allant passer devant la maladrerie de Saint-Lazare.
M. de Haitze, rapporte qu’au XVe siècle, on donna à cette rue le nom de Marini, 1 à cause de ce religieux augustin, évêque de Glandèves, etc., duquel nous avons parlé dans notre article précédent. Apparemment que la partie du couvent des Augustins qu’occupait cet évêque, avait son issue dans cette rue.
Nous n’en trouvons rien dans les registres de Saint-Jean, mais nous y lisons que les Valbelle-Meyrargues ayant fait bâtir, pendant la dernière moitié du XVIIe siècle, ce grand hôtel qui fait le coin à droite en entrant dans cette rue par le Cours, ainsi que nous le dirons en parlant des hôtels qui bordent cette belle promenade, la rue de la Masse a été appelée durant une cinquantaine d’années la rue de Valbelle.
Les Augustins avaient obtenu, nous ne savons à quelle époque, la permission de construire sur la ligne orientale de leur église, des chapelles qui empiétaient considérablement sur le sol de la rue de la Masse. Bien des gens vivent encore qui peuvent se souvenir, comme nous, de les avoir vues avant la révolution, lorsque cette église était en état. En 1806, M. Sallier, maire d’Aix, les racheta au nom de la ville, des mains des acquéreurs nationaux, et rendit le sol à la voie publique.
1 Aix ancienne et moderne, mss. de 1715, chap. V, des Rues. Retour