Les Rues d’Aix
ou recherches historiques sur l’ancienne capitale de Provence
par Roux-Alpheran en 2 tomes 1848 et 1851
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PARTIE SUPÉRIEURE
DE LA
RUE DES CORDELIERS
ETTE partie qui longe la façade méridionale de l’Hôtel-de-ville et qui s’arrête à la rue de la Verrerie où se terminait la ville comtale du côté du couchant, 1 s’appelait dans les premiers temps la rue Esquicho-Mousquo, parce qu’elle était si étroite qu’une mouche avait, pour ainsi dire, de la peine à y passer. Elle a été agrandie plusieurs fois, notamment en 1755, lorsqu’on a bâti la portion de l’Hôtel-de-ville affectée, à cette époque, aux bureaux et aux archives de la province.
Cet hôtel que, sur la foi de P-J. de Haitze, l’on croit généralement n’avoir été bâti dans ce quartier que postérieurement à l’invasion de Charles-Quint, en 1536, est d’une date beaucoup plus ancienne et fut construit sans doute peu d’années après la réunion du bourg Saint-Sauveur à la ville comtale, en 1357, à cause que ce point devint alors à peu près le centre de la cité.
Les archives de la ville ayant été brûlées lors de Charles-Quint, n’apprennent rien à cet égard ; mais nous avons trouvé dans celles du prieuré de Saint-Jean, deux pièces que nous allons faire connaître et qui justifient notre assertion, contrairement à l’opinion de de Haitze.
L’une est un acte du dernier jour de janvier 1408, 2 par lequel un Jean Eiguesier passe reconnaissance, en faveur du prieur de Saint-Jean, d’une cense de trois sols imposée sur une maison avec cour, située à la rue Esquicho-Mousquo, et qui confronte la cour de la maison du conseil de ville, etc.
L’autre est un acte du 13 août 1526, 3 par lequel noble Charles Malespine reconnaît la même cense établie sur la même maison, rue Esquicho-Mousquo, confrontant du septentrion ladite cour de la maison de ville, etc.
Rien de plus précis, ce nous semble, que ces deux actes pour décider la question.
1 Voyez ci-dessus, pag. 8. Retour
2 Guillaume Senequerii, notaire d’Aix, au livre rouge de Saint-Jean, f° 32. Retour
3 Antoine Borrilli, notaire d’Aix, au livre de Podio de Saint-Jean, f° 90. Retour