Les Rues d’Aix
ou recherches historiques sur l’ancienne capitale de Provence
par Roux-Alpheran en 2 tomes 1848 et 1851
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ADDITIONS ET CORRECTIONS.
N parlant de l’hôtel d’Albertas, page 44, ligne 16, nous avons dit : S.A. R. MONSIEUR, comte d’Artois, qui a été depuis l’infortuné Charles X, y passa une partie de la journée du 29 septembre (1814) et la nuit suivante, etc.
Il faut lire : la journée du 29 septembre, la nuit d’après, la journée du lendemain et la nuit suivante, etc.
En effet, S. A. R., arrivée le 29 à Aix, n’en repartit que le 1er octobre, allant à Marseille, et repassa une seconde fois à Aix en revenant, mais il ne fit qu’y coucher.
Pages 287 et suivantes, en parlant de l’église métropolitaine de Saint-Sauveur, nous aurions dû ajouter :
Une tradition constante dans cette église porte que Raymond Bérenger II, comte de Provence de la maison de Barcelonne, y est enterré dans le tombeau des archevêques qui se trouvait alors sous la coupole de l’ancienne église, aujourd’hui la nef de corpus domini. Ce prince, mécontent des habitants de Nice qui refusaient de le reconnaître, porta la guerre chez eux et fit le siége de leur ville où il fut tué d’un coup d’arbalète, au mois de mars 1166. Alphonse 1er, roi d’Aragon, son cousin, s’étant emparé de la Provence, au préjudice de la fille unique que Raymond-Bérenger laissait en bas âge et qui mourut bientôt après, voulut tirer vengeance de cette mort, et ayant soumis les Niçards, il obligea les consuls et les principaux habitants de la ville à porter le corps du défunt à Aix où il lui fut fait de magnifiques obsèques. Trois historiens seulement font mention de cette translation du corps du prince à Aix (Nostradamus, Pitton et de Haitze) ; les autres n’en parlent pas, ce qui peut faire douter de la vérité de la tradition dont nous parlons. Ainsi nous ne nous y arrêterons pas plus longtemps et nous nous bornerons à remarquer que nul monument n’ayant été élevé à Raymond Bérenger II, à Saint-Sauveur, supposé que ses cendres y reposent effectivement, celles-ci ont échappé, en 1793, à la profanation dont furent frappées celles de Charles III d’Anjou, mort en 1481, dont le superbe mausolée se trouvait dans le chœur de Saint-Sauveur et fut entièrement détruit à cette époque.
Page 455, note 1, en parlant du célèbre président François d’Estienne, seigneur de Monfuron et de Saint-Jean de la Sale, nous avons dit :
Sa postérité tomba en quenouille, en 1664, dans la famille de Martiny, etc.
Il faut lire : la postérité de son fils aîné, André d’Estienne, tomba en quenouille, etc.; mais celle de son second fils, Gabriel d’Estienne, subsiste encore en Dauphiné ; et le dernier évêque de Grasse, Mgr François d’Estienne de Saint-Jean de Prunières sacré en 1752, encore vivant en 1790, était de cette seconde branche, issue du président dont nous parlons (Voyez le Nobiliaire de Provence de l’abbé Robert, tome II, pag. 28, et celui d’Artefeuil, tome 1er, pag. 353).
Page 474, ligne 1, en parlant de la rue du Mouton, nous avons dit :
Les Testoris, les Olivari, les Pequi, etc., y demeuraient à la fin du XVe siècle, etc.
Il faut ajouter par note, après le nom Olivari : Tout porte à croire que c’est là où naquit, au commencement du XVIe siècle, Pierre Olivari, savant religieux dominicain, docteur et professeur en théologie, qui fit imprimer à Paris, en 1540 (apud Vidoveum Vernoliensem), en un petit in-8° de 111 feuillets, un traité de Inventione dialectica, dédié au comte Claude de Tende, gouverneur de Provence, et dans lequel il fait voir qu’il a de l’esprit. Il y promettait de traiter toute la philosophie d’une manière nouvelle, si le public goûtait cet essai. Suivant quelques auteurs, il avait fait imprimer aussi un Traité de la connaissance de Dieu et de nous-mêmes, et un autre de la Gloire de Dieu ; mais aucun de ces deux derniers ne nous est parvenu.
Page 521, ligne 13, où nous citons un Jean Dieulofet, notaire d’Aix en 1455, il faut ajouter par note : Ce notaire fut enterré dans le cloître des Cordeliers, où son épitaphe se lisait encore au moment de la révolution, en ces termes : hic inferius jacet honorabilis et discretus vir magister Joannes Dieulofet, notarius hujus civitatis qui obiit die VII novembris M. CCCC. LXXV. Cujus anima in pace requiescat. Amen.
Pages 625 et suivantes, il faut rectifier le tableau des condamnés comme il suit :
M. D’ARBAUD DE JOUQUES, au lieu de conseiller au parlement, lisez : président au parlement; et au lieu de M. MATHERON Pierre Germain, lisez : MATHERAT.
Il faut, en outre, ajouter à ce tableau les trois personnes suivantes :
RENOUX Jean-Baptiste, commis-marchand ; condamné, le 4 février 1794 (avec les autres dix mentionnés à la même date), par la commission militaire révolutionnaire de Marseille, comme contre-révolutionnaire.
SILVY Jean-Antoine, notaire ; condamné, le 9 février 1794, par la commission militaire révolutionnaire de Marseille, comme contre-révolutionnaire.
GUÉRIN André, commis-marchand, condamné, le 26 février 1794, par la commission militaire révolutionnaire de Marseille, comme porte-drapeau de l’armée départementale rebelle qui marchait contre la convention nationale.
Ce qui porte à soixante le nombre de ces malheureux condamnés à mort judiciairement ; encore ne pouvons-nous pas affirmer que cette liste soit complète. Il est essentiel de remarquer que dans ce nombre de soixante ne sont point comprises les premières victimes de la fureur populaire : MM. Pascalis, Maurellet de la Roquette et de Guiramand, pendus sur le Cours à des réverbères le 14 décembre 1790 ; le gendarme Mongin et l’abbé Vigne, aussi pendus à des réverbères au mois d’août 1792 ; l’avocat Verdet et huit ou dix autres également pendus, soit à des réverbères du Cours ou de la rue de l’Official, soit à des arbres de la Rotonde ou dans les prés de Fenouillères, aux mois de janvier, février et mars 1793 ; le concierge Bayle et huit ou dix autres que le tribunal populaire établi à Marseille par les sections, fit, mettre à mort au mois d’août de la même année, comme auteurs ou complices de ces pendaisons ; les vingt-neuf personnes qui furent massacrées inhumainement à la même heure dans les prisons, alors situées dans les casernes, le 11 mai 1795, comme nous le dirons dans notre second volume ; les dix ou douze jeunes gens fusillés par jugements de divers tribunaux ou commissions militaires, sous le directoire et sous le consulat du général Bonaparte, comme sabreurs, tels que Cazèle, Feraud, Bargès, Lalane, Castinel, Camille de Clapiers, etc. Et si l’on récapitule tant et tant de malheureuses victimes de nos discordes civiles, on trouvera que le nombre s’en approche de cent cinquante et peut-être plus.
FIN DU PREMIER VOLUME.