Les Trois Moulins existent-ils encore sur la butte éponyme à Aix-en-Provence ? Et pourquoi semble-t-il y en avoir quatre ?
On trouve des traces de cette butte, dite de Saint-Eutrope dans « l’Encyclopédie Méthodique » par M. Desmaret de l’Académie des Sciences en 1828 : « Aix me paroît donc, dit-il, assez bien limité géologiquement par une ligne qui pasteroit, en fortant d’Aix du côté de l’est, aux moulins de la butte Saint-Eutrope, suivroit le torrent de la Mignarde, iroir rejoindre la Touloubre sur la route de Venellea; côtoyeroit cette rivière jusqu’à la Calade, sur la route de Paris, & de là, revenant à Saint-Martin, à Valferre, gagneroit la route de Condoux jusqu’à Aix. » À cette époque, elle ne peut se nommer « des trois moulins« .
Dans la « Description géologique des environs d’Aix-en-Provence » de Louis Collot en 1880 : « Elle part de l’hospice des aliénés, sur la butte du mont-perrin, et se dirige vers le N.-N.-E. en coupant la ville pour atteindre les trois-moulins. Dans cette partie on voit le Miocène supérieur Mi et Ms se redresser au pied des Trois-Moulins…«
Quant à savoir ce qu’on y trouve en plus des moulins, consultez la liste des plantes de la Société Botanique de France, éditée en 1868, qui la nomme « Colline des trois moulins » :
Et puis, cette gravure exécutée en 1834 par Nyon d’après un dessin de Rauch :
Nous les voyons dans cette photo de Claude Gondran, datée du dernier quart du XIXe siècle :
Et en vidéo, c’est plus clair :
« Autrefois, la ville était prisonnière de ses remparts et les habitants n’en sortaient guère. Cependant au printemps, avide d’air et de lumière, ils venaient chercher sur le plateau, près du vieux moulin en ruine, ce qui leur avait tant manqué dans leurs salons fanés… C’était le temps des fleurs qui s’étendaient à perte de vue et seules quelques fermes se laissaient apercevoir à l’horizon au milieu des vergers roses et blancs. Parfois un peintre éprouvait le besoin de fixer sur la toile les tendres couleurs… Puis les remparts tombèrent, les citadins prirent l’habitude de construire « à la campagne » et au cours de quelques folles années, de grandes et laides maisons sortirent de terre afin d’abriter de nombreuses familles… La campagne avait subitement disparu… Les hommes, étrangement, épargnèrent leur moulin en ruine et quelques pruniers par-ci, par-là, résistèrent courageusement à l’oppresseur. »
Clo Redon
Et le pigeonnier, à droite sur la photo de Claude Gondran ?
Sources et droits des documents de cet article :
• Collection personnelle de Thierry Brayer
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Dans les années 1960. La butte des 3 moulins était parsemée de champs de lavandes avec des dizaines de ruches. Les élèves de l école annexe étaient les bienvenus pour les sorties écologiques. C’était le temps où tout avait de la valeur.
Bonjour il existe un autre moulin, au 20 chemin des 3 moulins, pile dans l’axe du moulin 3 de la photo Gondran…. listé au cadastre en EP103, Moulin des Kerhuel. On le voit un peu, mais mal, sur votre vidéo. Ne serait-ce pas lui le 3ème moulin, celui mentionné état le pigeonnier ?
Il faut enquêter d’urgence !!!