Visite guidée du cimetière Saint-Pierre d’Aix-en-Provence par Jean-Pierre CASSELY

Adresse : Avenue des Déportés de la Résistance Aixoise

RV À l’entrée principale du cimetière

Cette visite inédite du très beau cimetière Saint-Pierre d’Aix-en-Provence va nous permettre de retrouver ou de faire la connaissance d’une trentaine de personnalités reposant sous ses 7 hectares arborés et romantiques à souhait.

En premier nous évoquerons la vie des parents d’Émile Zola (ce dernier est enterré au cimetière Montmartre à Paris). En effet, Francesco Zola (devenu François à sa naturalisation française) fut un personnage majeur du XIXe siècle à Aix. Brillant ingénieur ayant construit le premier chemin de fer continental européen, les Aixois lui doivent le barrage qui porte son nom et qui continue de réguler les eaux de l’Infernet.

Si ce cimetière est peu fréquenté et peu visité, il y a tout de même une tombe qui attire beaucoup d’amateurs d’art du monde entier, celle de Paul Cezanne. Ce sera l’occasion de raconter la fin du peintre. Ses derniers instants où il priait pour revoir son fils Paul Junior avant de mourir alors que son épouse, Hortense, retardait sa venue avec le fils chéri parce qu’elle avait encore des séances d’essayage de vêtements à Paris…

Tout à côté, selon ses propres volontés, reposent les cendres de John Rewald, l’homme dont on dit qu’il a sauvé l’atelier de Cezanne. C’est exact car c’est lui qui a organisé une levée de fonds aux États-Unis pour racheter l’atelier alors qu’il risquait de disparaître. Mais ce serait oublier qu’un certain Marcel Provence dont nous verrons aussi la tombe a lui-même sauvé une première fois l’atelier en l’achetant et en y habitant sans jamais toucher à un seul pinceau du maître.

La peinture est omniprésente dans ce « Campo Santo ». Ceux qu’on appelle « les petits maîtres d’Aix » y sont pratiquement tous enterrés. Jean-Antoine Constantin, Louis Gautier, Joseph Milon, Achille Emperaire, Barthélemy Niollon, Joseph Villevieille, Edouard Ducros, Marcel Arnaud, Louise Germain, Joseph Ravaisou. Et les sculpteurs Philippe Solari, Henri Pontier ainsi que les frères Ferrat.

Et puis nous observerons quelques tombes insolites, trois en rocaille, une en tête de lion, une en céramique façonnée par les mains de son occupant Jean Amado. La harpe en marbre blanc du ténor Richelme. L’austère dalle du compositeur Darius Milhaud dans le carré Juif du cimetière. Le marbre noir de la tombe de Léon Ravaux, l’emblématique serveur des 2G.

Aucun autre endroit à Aix ne permet de cultiver avec autant d’intensité la mémoire de ceux qui ont fait de cette ville un berceau de la peinture et de la musique. Nous en ressortirons (enfin on l’espère…) avec des raisons de plus de goûter le fait d’être en vie…