Les Rues d’Aix – Rue Ganay


Les Rues d’Aix
ou recherches historiques sur l’ancienne capitale de Provence
par Roux-Alpheran en 2 tomes 1848 et 1851
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RUE GANAY

EAN GANAY, trésorier général des États de Provence à la fin du XVIe siècle et au commencement du suivant, a donné son nom à cette rue où il fit construire quelques maisons et où tournaient les derrières du bel hôtel qu’il avait également fait bâtir dans la rue du Grand-Boulevard, lequel a été depuis l’hôtel de Carces et de Coriolis d’Espinouse.1

Il ne faut vas confondre ce Jean Ganay avec Jean Guesnay, 2 trésorier général de France à la généralité d’Aix, vivant à la même époque. Celui-ci fut le père du jésuite Jean-Baptiste Guesnay qui était né à Aix en 1585, et qui mourut à Avignon en 1658. Ce Jésuite a laissé un assez joli nombre d’ouvrages relatifs à l’histoire ecclésiastique de Marseille, 3 où il montre peu de critique et où comme tant d’autres auteurs, il pille ses devanciers sans les citer. Aussi fait-on généralement peu de cas de ces ouvrages.

Dans cette rue demeurait Jean-Louis de Monier ou Monyer, célèbre avocat-général, ensuite président à mortier au parlement d’Aix. Il était né en cette ville le 10 mars 1576, de Manaud de Monyer, seigneur de Mélan, d’abord avocat-général, puis conseiller au parlement ; celui-ci se distingua pendant la Ligue par son attachement à Henri IV, et fut pour ainsi dire l’âme de cette partie de sa compagnie qui alla siéger successivement à Pertuis, à Manosque et à Sisteron pour soutenir la cause du roi contre le parlement ligueur demeuré à Aix.
Jean-Louis, seigneur de Châteaudeuil, succéda à son père comme avocat-général en 1597, et se fit remarquer par son éloquence et son intégrité pendant vingt ans, au bout desquels Il devint président en 1616 et conseiller d’Etat l’année suivante. Il mourut à Aix le 12 octobre 1638, et fut enseveli le lendemain dans l’église des Dominicains, où son épitaphe se voyait encore au moment de la révolution. Les remontrances qu’il avait prononcées au parlement en qualité d’avocat-général, de 1602 à 1613, furent imprimées de son vivant. 4 Sa postérité s’est éteinte de nos jours en une fille mariée, en 1763, dans la maison de Grimaldi-Regusse.
On appelle quelquefois cette rue la rue du Coq-d’Argent, du nom d’une auberge qui y était établie dans le siècle dernier.

 

1 Voyez ci-dessus, pag. 41 et suiv. Retour

2 Le nom de l’un se prononce Gana-i et celui de l’autre Guesné, quoique les dernières lettres soient les mêmes dans les deux noms. Retour

3 On peut en voir la liste dans la Biblioth. Hist. de la France, par le P. Lelong ; la Méth. pour étudier l’hist., par l’abbé Lenglet du Fresnay; le Dic. des hommes illust. de Prov., tom. 1er, pag. 386 ; la Biog. univ. de Michaud, t. XIX, p. 32, etc. Retour

4 Paris, Gilles Robineau, 1614, in-8°. Retour